[Accepté] Ex-capitaine, Tonerelle Smith.

**Tonerelle** Mer 14 Aoû - 23:05

Nom en jeu du personnage : Tonerelle

Nom : Smith

Prénom : Tonerelle

Génération : Première génération

Âge : Mort à 36ans (âge actuel : 48)
Classe : Guerrier

Spécialisation principale : Protection
Spécialisation secondaire : Arme

Titre : Aucun (Ex-capitaine de la Compagnie Sombredogue).

Sous-titre : Le Sombredogue (en référence à la compagnie qu'il a intégré pendant de longues années).

Niveau : 90

Présentation :

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Une étoile filante venait de tracer de dans la nuit claire, la première d'une longue série.
Le petit village de la Croisé était toujours bouillonnant d’activité lorsque passait minuit. La faute à une nouvelle prédisposition guerrière, alors que la Rebellion en avait fait un nouvel avant-poste contre le seigneur Hurlenfer. C'était la Croisée, un hameau rupestre, appelée ainsi parce qu'étant le point central d'où partaient toutes les routes mal-entretenues qui parcourait les terres âpres des Tarrides.
La chaleur laissait progressivement place à un froid frissonnant, mais cela n'empêcha pas une foule hétéroclite et guerrière de venir de tout les horizons pour partager leurs convictions ou simplement les fruits de leurs pillages. On les voyait parler entre-eux sans discontinuer, parfois avec ferveur. On sentait de loin l'odeur caractéristique d'épices, de sang et de viandes cuites. On se prenait même à les écouter parler de leurs aventures pour sombrer dans la rêverie.
Tonerelle Smith, ne comptait pas parmi la foule. Cette nuit là il préféra un simple tonneau à distance raisonnable de la place pour profiter de la nuit et contempler les phénomènes des cieux. Les étoiles filantes lui semblait magnifiques à l’œil, si gracieuses et furtives qu'il se les imaginait être les fées des vieux contes pour enfants. Il se replongea ainsi dans ses vieilles histoires, comme un ancien, ses mains calleuses soutenant tout son corps tandis que ses jambes se balançaient d'avant en arrière dans une pose contemplative, mais non sans une certaine mélancolie.
Rien n'aurait pût troubler sa paix. Non rien, si ce n'est une voix fluette et maligne qui sembla lui vriller les tympans.
- Vous regardez quoi ? Lui demanda t-elle.
Tonerelle trouva la question d'une stupidité risible. Le ciel était constellé d'étoile filantes et lui même se tenait les yeux rivés vers les cieux depuis plus d'une heure. Cette pensée lui modela une réponse appropriée en moins d'un souffle qu'il ne tarda pas à prononcer.
- Eh bien tes fesses la grogn...
Il ne finassa pas sa phrase. Son regard venait de lui révéler son interlocuteur : Une petite fillette orque incrédule qui devait avoir peut-être huits printemps tout au plus. Elle ne parut pas choquée mais plutôt perdue, ne sachant pas quoi répondre, mais elle prononça quelques mots malgré tout :
- Vous êtes méchant.
- Oui j'sais, répondit-il sans convictions. C'est pour ça que tu d'vrais partir.
- Pourquoi ? Vous allez me manger ?
- Non gamine, sinon ta mère elle viendra me planter une hache de le crâne !
- Vous connaissez bien ma mère !
Tonerelle se surpris à esquisser un bref sourire. La petite était pleine de défiance et de curiosité naïve qui lui rappelait ses jeunes années. Il ne répondit pas cependant, posant à nouveau son regard contemplatif sur le ciel.
- Pourquoi vous regardez là haut monsieur ? Prononça t-elle dechef. C'est pas mieux de jouer avec les autres des commes-vous ?
- Non, j'ai pas envie d'jouer avec des "comme-moi".
- Quand on a pas envie de jouer, c'est qu'on est triste. Vous êtes triste ?
- Nous aut' petite, on est toujours un peu tristoune. Cherche pas, j'me sens mieux, parmis les étoiles.
- C'est quoi qui vous rend triste ?
Tonerelle mit du temps à répondre, non sans une pointe d’agacement.
- Une vieille histoire. Une histoire moche qui fait peur d'un combat entre frère-d'armes qui n'aurait jamais dût avoir lieu.
- Oh ! Vous pouvez me raconter monsieur ? J'adore les histoires !

Le temps semblait s'être figé.
Du haut de la montagne, tout ne ressemblait qu'à un immense linceul qui les recouvrait peu à peu de ses blanches ténèbres. Le blizzard s'abattait sur eux sans relâche, la neige battant leur flanc et grimpant jusqu'à hauteur de cuisse. Le ciel lui-même les avait recouvert comme pour les cacher à la face du monde, tandis que le froid venait les parachever en fissurant leurs armures et gelant leur souffle. Mais eux ne ressentaient nullement la morsure glaciale du sommet car ils étaient maudits. Des chiens, des parias, des réprouvés tous autant qu'ils sont. Des abominations mort-vivantes encastrés dans leur armures d'ébène, hantant l'espace d'une journée ces antiques pentes glacées.
Il grognaient en guise de provocation, faisant claquer leurs langues et leurs dents, prêts à se lancer dans une mêlée sauvage. Ils ne se regardèrent qu'un bref instant de leurs yeux vitreux, frère-d'armes contre frère-d'armes habillés et arborant les même couleurs, brûlant cependant d'une haine mutuelle à nulle semblance ailleurs.
L'un deux hurla sa rage d'un cris rauque et surnaturel, et la mêlée s'engagea.
Tous se jetèrent les uns sur les autres, souvent en faisant fît de leur armes, préférant leurs ongles et leurs dents dans l'unique espoir de mettre en pièce leur adversaire. Les membres se brisèrent, les visages furent défigurés et les entrailles dévorées. C'était comme ci le monde qu'ils avaient connus n'avait jamais existé et que toute leur parodie de vie pouvait-être résumé à cet unique instant : Un face à face avec la vengeance.
Le combat ne cessa que jusqu'au dernier carré de défense du capitaine.
La neige avait déjà recouvert tous les cadavres au sol, les laissant lentement plonger dans l'éternité. Entouré des ses quatre plus proches camarades, il était prêt à laisser sa non-vie face à une quinzaine de réprouvés les yeux brûlant de rage avançant dans l'espoir de tuer leur chef honnis.
Mais il avait suffit d'un battement de cœur.
Tonerelle revît leur visage, hurlant de rage et de désespoir, alors qu'ils ne remarquèrent que trop tard l'avalanche qui les emporta dans le précipice en contrebas. En l'espace d'une seconde la montagne les avait pris.
La Compagnie n'était plus.
La vengeance semblait elle-même perdre toute saveur. Les pics gelés du Norfendre accueillaient désormais leurs carcasses et l'idée même de reprendre la traque du Prince déchus leur semblait n'être plus qu'une vilaine farce. Ils avaient tous été depuis longtemps détournés de ce but en suivant les étranges voix qui leurs avaient murmuré de venir ici. Ils n'y trouvèrent alors que cette petite grotte à flanc de montagne dont ils pensaient pouvoir en faire un abris. Mais un esprit malfaisant hantait déjà les lieux et les invita à sa manière en leur dévoilant tout de la perfidie de leur capitaine.
Tonerelle était un traitre, et il devait mourir.
« On finit toujours par payer ».
Après le combat, sur le chemin du retour, ces seuls et uniques mots prononcé par son dernier compagnon-d'arme et proche amis, avant qu'il ne disparaisse à son tour dans une tempête de neige, avaient fait l'effet d'une flèche dans son cœur putréfié. Rongé par le remord, L'ex-capitaine se souvînt alors de son frère maudit, de la découverte de sa famille haïssable et de tout ce qui l'avait entrainé à devenir lui-même un monstre d’orgueil : Le Culte des Damnée et ses promesses de pouvoirs divins, les massacres qu'il avait ordonné contre son propre peuple, et le meurtre de sang froid de son ancien capitaine qu'il considérait comme un père.
Tout n'était que regrets amers et rien de tous ça n'aurait dût arriver.
Pourtant il errait maintenant sans but, purgeant sa peine telle une âme damnée dans l'antichambre d'un immense royaume de mort. Si le Fléau n'avait pas repris son dût, alors il n'appartiendrait qu'à lui-même. Il était libre, mais seul à jamais.

- Mais comment vous, vous êtes arrivé ici alors ?
La gamine était assise en tailleur dans l'herbe humidifiée par la fraicheur de la nuit.
- Bah... Deux années s'écoulèrent ainsi. Les voix avaient cessé d'murmurer à l'unisson dans ma tête pour n'en laisser plus qu'une seule, celle de mon frère apparemment. J'avais passé le reste d'mon temps gagner ma vie entant qu'mercenaire dans le Norfendre, puis aux Tarrides à cause d'un accident de zeppelin qui était censé me ramenner chez moi avec toute ma fortune issue de pillage.
Tonerelle regarda un instant la petite orque qui la fixait de ses grand yeux noirs. Elle se mit parler.
- Votre histoire elle fait peur quand même !
- Tu m'as demandé. J'tai dis que c'était moche.
- Ma maman elle me raconte des histoires de mon papa. C'est des histoires avec du sang et plein de de truc marrants avec des têtes qui explosent et des chasses aux kodos ! Mais elles finissent toujours mal parce que je sais que mon papa il ne reviendra plus...
Tonerelle soupira et baissa la tête. Il se sentait presque coupable de ne pas avoir raconté d'histoire amusante ou d'heureux souvenirs pour la petite, mais c'était le seul qui lui ait traversé l'esprit. Une histoire mauvaise avec une fin mauvaise : Sa vie.
- Votre histoire à vous elle est pas finie ! prononça la gamine comme si elle avait pût lire à l'instant dans ses pensées. La fin vous la connaissez pas !
- Non, répondit Tonerelle en souriant. Et celle de ton papa non plus, parce que c'toi qui la poursuit gamine.
La petite orque laissa apparaitre un sourire avant de bâiller la bouche grande ouverte.
- Il est peut-être temps pour toi d'rentrer chez toi, poursuivit-il en la voyant. Ta maman doit être inquiète.
Ses mots lui semblait étranges sortant de sa bouche, à la fois doux dans leur forme mais prononcé d'une manière rauque et brutale.
L'enfant le regarda un bref instant avant acquiescer d'un signe de tête.
- Y'en a d'autre comme vous qui sont ici. Une dame gentille en robe, une autre bizarre qui ressemble à un garçon. Y'a aussi deux grands méchants, un avec une hache et l'autre avec un truc qui tire des flèches. Puis y'a le grand en robe sur un cheval qui fait peur ! Ça a l'air d'être le chef !
- Oui je sais, je les connais un peu. Mais rien de bien intéressant.
- Bah, il est peut-être temps d'rentrez chez vous aussi !

Ces mots avaient fait comme l'effet d'une flèche dans son cœur putréfié.