[accepté] Timius Perkins

Présentation :

Le haut exécuteur Mortuus prit le couloir de droite, dans le dédale que formaient les fondements sombres, humides, et glauques de Fossoyeuse. Les talons de ses bottes armurées claquaient sur le pavé. Une petite porte qui avait connu un temps meilleur se présenta à lui, encastrée entre deux piliers. Sans frapper, il entra dans l’appartement qu’elle abritait, obligé de baisser la tête tant sa stature n’était pas prise en compte par la porte. Un autre réprouvé se tenait dans la pièce, une grosse fiole d’alchimiste fumante d’un liquide marron transparent. Le haut exécuteur inclina la tête d’un geste sec et parfaitement militaire.
- Dithers.
- Ah, Mortuus, tu arrive pile à l’heure. Assis toi, je suis à toi dans un instant.
Le haut exécuteur s’assit dans un fauteuil à la tapisserie passée, près d’un guéridon. La pièce, de dimension assez restreinte, rassemblait de nombreuses pièces de mobilier humain dans un état proche de l’occupant : mort. Elle n’était toutefois pas désagréable à vivre, peut-être aurait pu-t-on dire « coquet », selon les standards réprouvés, bien que n’importe quel vivant n’aurait pas été de cet avis. De nombreux objets alchimiques étaient éparpillés un peu partout, attestant de la distraction et de l’occupation du propriétaire. Ce dernier versa le contenu de la grosse fiole dans deux tasses.
- Tu pourrais faire ton thé dans une théière tu sais. Quand je te vois faire ça là dedans, j’ai toujours peur que tu me refile en douce une de tes mixtures à tester.
- Oh, tu me connais, ajouta le dénommé Dithers, un sourire en coin.
- Justement.
Tandis que l’apothicaire s’asseyait en face, Mortuus retira son casque en forme de crâne, pour révéler un visage plus funeste encore.
- Alors, « Haut exécuteur », comment se passe le front gilnéen ?
- Oh, je n’en finis plus. Depuis la « victoire » de notre Dame, et le retrait de certaines troupes pour alimenter le front de la forêt de Jade, nous essuyons perpétuellement des échauffourées de ces fichus animaux. Ils semblent se reproduire plus vite que jamais, et même s’ils n’arriveront pas évidement à nous repousser, nous n’arrivons pas, nous, à les déloger. Vivement une mutation … Et toi, à la barricade ?
Le dénommé Dithers ne répondit pas tout de suite, époussetant une poussière fictive de sa robe noire d’apothicaire.
- Un souci ?
- Mon apprenti.
- Encore ?
Mortuus prit sa tasse, et en versa le contenu entre ce qui restait de ses lèvres parcheminées.
- Il m’exaspère. Il m’énerve.
- Que te fait-il donc, celui là ? ajouta-t-il dans un soupire.
- Avant-hier il m’a gâché tout un chaudron de glue corrosive. Figure-toi qu’il avait « confondu » les plantes à ajouter. Ce n’est pourtant pas difficile de différencier de la Mage-royale et du Sang-royal ! Tu sais ce que ça fait toi quand on met le mauvais dans une préparation comme ça …
- Oui.
La réponse avait été brève et sèche, un souvenir désagréable semblait revenir au Haut exécuteur.
- Il a fallut six personnes pour tout évacuer. Ganoosh doit être encore en train de nettoyer à l’heure qu’il est. Je ne sais pas ce qu’on ferait sans cette demi-portion de gnome pestiféré, d’ailleurs.
- Toi tu veux changer d’assistant …
Mortuus finit sa tasse d’un trait, et la posa sur le guéridon. Il regarda l’apothicaire Dithers, dont les halos oculaires se faisaient suppliants.
- Je ne le supporte plus.
- C’est quoi, le cinquième, cette année ? Tu dis toujours la même chose. Tu sais très bien que s’il arrive encore un « accident » à l’un de tes assistants, le conseil va te suspendre, tu en use plus que de chaudrons.
- Non, quatrième. Le gilnéen … il ne compte pas.
- Ca n’empêche.
Dithers se tourna droit vers son ami.
- Mais tu a de l’autorité, toi, tu ne pourrais pas … je ne sais pas, l’envoyer au front ?
- Tu plaisante ? Il n’a rien d’un soldat, que veux tu que j’en fasse ? J’ai assez d’incapables sous mes ordres.
Dithers reposa la tasse qu’il n’avait toujours pas bu.
- Mais comment faire alors ? Sois je l’égorge, sois c’est lui qui va avoir raison de moi. Et tu sais le pire ? Il tente de bien faire ! On ne peut pas trouver d’assistant plus remplis de bonne volonté dans toute la région. Je déteste les types comme ça.
- Je te comprends. Il n’a pas d’autres affiliations, auquel tu pourrais le renvoyer ?
L’alchimiste réfléchit quelques instants, le menton dans la main, manifestement peu inspiré.
- Une idiote de prêtresse lui a farcit la tête avec des sorts de chez eux. Il semble pas mauvais là dedans, mais il ne fait pas partit du culte. Sinon il n’est pas mauvais chirurgien.
Mortuus regarda le guéridon où les tasses reposaient sur un napperon dont la dentelle avait été autant percée par l’aiguille que par les asticots. Puis il releva le visage d’un coup.
- Je sais, je vais te le muter vers la Lance de Lordaeron. Ca leur fera toujours un soigneur de plus. Je doute qu’ils le refusent, surtout si c’est moi qui motive la mutation. Eux aussi, sont « plein de bonne volonté », avec leurs histoires de « redorer le blason de la société royale des apothicaires ».
- Brillant ! Je te dois encore une fière chandelle.
- Je vais leur envoyer un message à ce sujet. Comment s’appelle-t-il, ton incapable ?
- Timius. Timius Perkins.

C'est ainsi qu'une lettre, très officielle, du bureau du grand exécuteur, arriva le lendemain au commandement général de la Lance de Lordaeron.

Merci ! Content que le texte t'ai plus !

En effet, tu a raison, un personnage comme le haut exécuteur n'a pas autorité pour muter quelqu'un comme Timius. Et c'est fait exprès. En effet, mon but ici, hrp, est de postuler auprès de la Lance de Lordaeron. Je peux tout à fait être refusé (pour des raisons diverses). Hors, si j'avais pris un personnage ayant une totale autorité sur la lance de Lordaeron (ce qui aurait été très moyen déjà), en rp, les dirigeants de celle-ci n'auraient pas eu d'autres choix que d'accepter Timius : cela aurait été un ordre direct.
Quand Mortuus dit qu'il va "muter Timius", il signifie bien qu'il va "faire en sorte de tirer les ficelles afin que Timius soit muté", c'est pour quoi il précise ensuite qu'il espère que ça ne sera pas refusé !